De Jean-Claude Martineau
Bertine, septuagénaire au tempérament bien trempé, vit seule à la campagne. Possessive et emmerdeuse,elle ne peut supporter ses enfants loin d’elle et s’invente des maladies pour les faire revenir. Cette année, elle a décidé de pourrir leurs vacances… Avec la complicité de sa voisine Colette, qui n’a pas sa langue dans sa poche, elle imagine un grand bluff pour les obliger à passer l’été auprès d’elle. C’est ainsi que sa fille Jacqueline et son gendre Bernard, son fils Jean-Claude et sa belle-fille Christiane, écourtant précipitamment leurs vacances, la retrouvent allongée sur son lit, râlant, à l’agonie. Profitant de cette situation, elle leur parle d’héritage et leur fait promettre des choses qu’ils pourront difficilement tenir et auxquelles, pourtant, ils s’engagent. Après les avoir contraints à s’occuper du chat Pompon, des poules, du coq et de la chèvre empruntés au père Basile, Bertine, de bluff en bluff leur annonce que leur père, qui les a abandonnés il y a quarante ans, n’est autre que le chanteur Adamo Rossi. Revenu dans la tournée des sixties après de longues années d’absence, il est de passage dans la région et, à sa demande, doit venir le lendemain pour connaître ses enfants qu’elle lui a cachés pour ne pas, soit disant, briser sa carrière. Panique à bord ! Voilà donc nos deux enfants qui se retrouvent face à… Gilbert, le mari de Colette, plombier de son état, qui, contraint et forcé, pailleté et gominé, guitare à la main, a été transformé en chanteur. Pas vraiment le physique de l’emploi ! Son espiègle nièce Julie, attachée de presse pour la circonstance, se laisse ingénument séduire par Bernard, au grand dam de sa femme Jacqueline, et incite Christiane, chanteuse à la chorale paroissiale et inconditionnelle de la Star’Ac, à rejoindre les choristes d’Adamo Rossi, au grand désarroi de son mari Jean-Claude. Bertine exulte, elle a réussi à semer la zizanie entre ses enfants et elle s’amuse, ça lui passe le temps… Pour exciter plus encore leur jalousie, elle leur annonce qu’elle va léguer tous ses biens à Adamo Rossi qui veut bien s’occuper de ses animaux. Retrouver leur père, c’est bien, mais le voir rafler le maigre l’héritage sur lequel ils comptaient, Jacqueline et son frère ont bien du mal à l’accepter. De là à imaginer « son départ », il n’y a qu’un pas… qu’ils ne vont pas hésiter à franchir. L’arrivée impromptue d’Antoine, dit Tonio, un mac marseillais en cavale, accompagnée de Gigi, sa protégée, va quelque peu perturber leur plan. Et c’est ainsi que le coq et les poules vont passer de vie à trépas au grand étonnement du père Basile venu prendre des nouvelles de son cheptel… Qu’importe, Bertine a suffisamment d’imagination et une nouvelle idée ne tarde pas à germer dans son esprit pour qu’elle puisse, avec Colette, s’offrir à nouveau quelques belles « tranches de bluff ».